Tout est déjà accompli

V. Nous sommes tous en marche vers l’Unicité Absolue !
 
A. Oui, c’est le Dessein ou la Volonté de Dieu pour chacun et chacune des entités qui vivent en ce monde manifesté même si cela reste incompréhensible, inconcevable, inacceptable ou impossible mentalement. Il est certain que tant que l’on croit, que l’on attaque, que l’on défend ce petit moi espiègle et ses interprétations erronées, c’est que nous ne sommes pas prêts à percevoir autrement, à se voir et à se vivre sous un autre angle, donc incapables de reconnaître le pourquoi nous sommes tous vraiment là. Sous l’emprise de ce plan conditionnel, nous continuerons à rechercher au travers des vicissitudes de l’existence des buts méritoires ou des idéaux glorieux qui pourraient nous satisfaire ou bien nous convenir. S’il était convenu dès nos premières approches de la vie, d’apprendre et de savoir par nos prédécesseurs, ce que nous sommes réellement et le comment ne pas rester sous l’influence d’une idéologie fantasque, la vie duelle telle que nous la connaissons ne pourrait pas avoir lieu et nous ne serions sûrement pas là à discutailler sur ces sujets comme nous le faisons à présent.

 Donc, si tout est là, bon et moins bon, facile et difficile, rebondissement en tous genres, etc. C’est que tout cela est utile à la démarche, à la rencontre de notre vraie nature d’où le fait de se servir de tout ce que la vie nous offre sans pour autant en être dépendant ni chercher à vouloir modifier ce qui advient naturellement selon des références hypothétiques sans grand intérêt. Tout ce qui arrive dans notre périple vital doit être considéré comme un processus Conscientiel à la recherche de Lui-même. Ce corps périssable, ce mental influençable et cette conscience qui se réalise sans cesse ou ce Je Suis, ce sentiment de présence qui se perd et se trouve, qui fait et défait toutes choses, qui s’identifie et se dés-identifie suite à la Reconnaissance d’un Soi Unificateur et Immuable qui le précède, font partis du programme de la Conscience Universelle en quête d’elle-même. Et quoi que l’on puisse penser ou croire à son sujet ne peut être que de simples suggestions, opinions ou formulations diverses, basées sur des hypothèses enregistrées qui sont dans l’impossibilité de modifier ce programme déjà inscrit sur le registre mémoriel bien avant que l’on puisse en tenir compte ou s’en soucier.

Quand je dis que tout est déjà accompli en deçà de l’espace et du temps, c’est que ça ne peut pas être autrement pour celui ou celle qui découvre la Source Immuable d’où tout provient et y retourne. Nous avons seulement adopté l’impression de par notre programmation que tout ce qui nous arrive de bon et de moins bon est neuf, à découvrir et à vivre nouvellement, qu’il nous faut agir et réagir comme si c’était primordial de s’activer ainsi et dans un certain sens ça l’est puisque quelque chose en nous, nous pousse à le faire! Mais quand surgit la Compréhension Intuitive qui nous montre que tout est déjà scellé, parachevé, total ou complet, nous considérons toute cette mise en scène phénoménale sous une autre figure. Nous devenons alors Témoins Conscients de tout ce qui se passe tout en participant de Cela en sachant intimement que quoi qu’il arrive, nous n’avons pas à nous en soucier, en dépendre ni à se perdre dans des idées toutes faites vu que tout est déjà prédestiné, accompli par delà tout ce qui peut être imaginé ou cru.

V. Le fait de savoir d’où l’on vient, de connaître notre rôle, de ne plus être identifié aux idées que nous avons adopté sur nous même, de comprendre que nous sommes vécus par la Conscience Une, au service de cette Conscience et aussi de reconnaître que tout est déjà accompli doit certainement alléger notre existence et comme tu l’exprimes, cela a le pouvoir de nous rendre Libres ! Une question me vient à l’esprit ! Quand nous acceptons que cela soit ainsi, que reste-t-il à comprendre et à faire ?
 
A. Si tu comprends lucidement tout ce processus édité par la Conscience Une en quête d’elle-même, ces questions de comprendre et de faire ne peuvent venir à ton esprit, tu as accepté ce fait plein et entier tel qu’il est et tu agis selon ce qui t’est demandé. Ta remarque montre toutefois que tu t’y intéresses vraiment sans pour autant que tu l’aies réellement accueilli pour vrai et pour possible ici même, là où tu es. Tant que tu mélangeras Ce qui Est plein et entier avec tes propres idées partielles qui elles ne sont que concepts pris en compte venant d’une source mémorielle friable, tu ne peux réaliser totalement ce Fait Conscientiel pour ce qu’il Est. L’habitude de toujours comparer, de toujours évaluer ce qui est dit ici avec ce que tu as enregistré ailleurs est la preuve que tu restes encore sur tes positions mémorisées et que tu n’as pas vraiment lâché la prise de l’ancienne perception. L’eau propre mélangée à de l’eau sale ne la rend pas pure.
Il est impossible de concevoir nouvellement en se basant sur l’ancien. Tout est toujours imprévisible. Comme nous l’avons découvert lors de nos conversations journalières, il avant tout indispensable de retirer ses vieux habits pour en porter de nouveaux, dit autrement : de se défaire de ce que nous ne sommes pas pour se connaître nouvellement et agir en conséquence. La liberté recherchée ou attendue mentalement n’existe pas plus qu’une ombre face au soleil de midi. Quand nous reconnaissons intellectuellement et sans le moindre doute tout ce processus mis en place par la Conscience Une en vue de sa propre expansion, nous comprenons aussi qu’il n’est plus utile de se prendre la tête avec la recherche, les croyances et les interrogations de toutes sortes. Il se passe alors quelque chose en soi d’inédit qui ne tire pas ses références d’un manuel usagé. Quand les troubles mentaux et ses diversions qui viennent toujours du passé ne sont plus à la une, une gêne dans l’esprit du chercheur, une certaine paix ou tranquillité profonde reprend naturellement sa place lui montrant que seul existe le présent inconditionnel, le ici et maintenant où tout à lieu, où tout se fait et se défait et que tout ce qui se passe dans ce présent inconditionnel est comme cela doit être, ni plus ni moins. Tout se passe ici dans le maintenant, rien d’autre n’existe que ce plein moment à vivre, tout se vit Aujourd’hui. J’ai entendu dernièrement par une stagiaire en art-mano thérapie que le peuple des Rom, ces nomades quelque peu persécutés par bon nombre de sociétés, n’utilisent jamais le terme de « demain ». Pour ces grands voyageurs, demain n’a aucun sens, ils sont bien conscients qu’ils ne vivent qu’aujourd’hui bien qu’ils gardent tout de même en référence et en évidence « les Anciens » comme étant leurs racines et leurs protecteurs d’où les nombreux rituels en leur hommage. Donc, quand nous sommes persuadés de ne vivre qu’au présent sans se référer, sans vouloir plus que ce qui nous est donné ni sans chercher à modifier ce qui nous advient, nous nous retrouvons simplement en paix avec soi même, avec les autres et par ce biais, nous nous reconnaissons être libres de l’ancienne perception. Lors de ma démarche, j’ai eu l’occasion de pratiquer une méditation active qui concernait l’espace temps et leur relativité. Pendant près de trois jours et deux nuits complètes, je n’ai pas été me coucher de sorte à ne pas sombrer dans le sommeil profond, cette pratique méditative zazen (assise) basée sur la respiration consciente tout en fixant une bougie allumée et dans un silence extérieur complet, m’offrait un moyen de rester concentré sur le maintenant sans chercher autre chose à faire que d’être bien présent à moi-même, même quand le mental au travers du corps manifestait des besoins pressants et divers ou voulait agir. J’ai remarqué lors de cette séance sans dormir et sans trop bouger que quand on contrarie le sens et l’habitude de se coucher et de se lever, nous découvrons que nous perdons du même coup l’idée d’un hier et d’un demain quelconques, que tout ne se vit qu’ici et maintenant, que seul existe l’Aujourd’hui et cela sans cesse. En réalité, demain n’existe pas et jamais n’existera, c’est une gageüre. Le fait de comprendre cela intimement évite bien des tourments, celui de toujours projeter ou de s’embarquer dans des situations qui n’ont pas encore eu lieu. Non que nous ne devons pas anticiper ou prévoir pour une future concrétisation mais cette compréhension de ne vivre réellement qu’Aujourd’hui nous enjoint à ne pas trop s’y attarder ou si tu préfères, ne pas trop se prendre la tête avec ce qui n’est pas encore là.

V. C’est clair. Est-ce juste de dire que nous sommes déjà pleinement accomplis mais que nous en avons oublié le fait d’où la recherche ?
 
A. Oui, on peut le dire comme ça. Comme tout est déjà accompli, achevé avant même de pouvoir s’en préoccuper puis en parler et comme nous sommes intégrés complètement à ce processus Conscientiel mais n’en ayant pas la confirmation de cette perceptivité par autrui ou autre chose d’extérieur, nous sommes dans l’obligation personnelle de se mettre en quête, d’en rechercher solitairement l’origine, d’être intérieurement affranchi.

V. Ce n’est pas tout le monde qui cherche son origine !
 
A. En réalité si, nous sommes tous conçus par la Conscience Une pour reconnaître cela, bien que la plupart des chercheurs, fourvoyés que trop par les idéologies égotiques séparatives en tous genres, ne savent pas ce qu’ils cherchent ou selon le milieu dans lequel ils se développent, ils n’ont aucune notion de cela ou alors pas la moindre possibilité de cette recherche profonde. D’autres encore ressentent le besoin de chercher mais comme ils n’ont pas conscience ni d’explicative sur le but véritable, c’est-à dire un soi même libre de tout ce qu’il n’est pas, ils poussent leur recherche vers l’extérieur pour un mieux être, un bonheur ou une réussite quelconque. Quelques uns aussi, cherchent l’original dans leur vie alors que la vraie recherche est la quête de l’Originel.

Amano – Extrait du livre “Dieu seul le sait”

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