mercredi 11 janvier 2012

Nos peurs nous empêchent d’être simplement nous-même

Quelles sont ces peurs ancrées qui nous empêchent de vivre simplement ce que nous sommes ? Quelles sont ces peurs qui masquent la faculté de voir ce qui cloche en nous pour y mettre un terme et qui à force d’assauts nous rendent de plus en plus serviles?

Beaucoup de questions se posent autour du sujet et les réponses qui peuvent nous aider ne sont pas toujours retenues, elles sont souvent prises en compte pour philosopher ou remplir notre caddy mental et non pour essayer de comprendre la racine de ce mal être qui nous ronge et le moyen juste de s’en libérer.

De quoi avons-nous réellement peur ? Avons-nous peur de nous connaître ? Avons-nous peur de l’autre ?
Se référant toujours au connu, avons nous peur de l’inconnu ? Avons-nous peur de perdre quelque chose ?

 En quelque sorte tout cela est intimement lié en soi même. L’homme a peur de l’idée qu’il a de lui même, de l’autre et de l’inconnu. Ne se connaissant pas lui même, il se réfère à ce qu’il connaît et ce savoir enregistré dans la mémoire le sécurise, le protège et le conduit à garder ses bornes limitatives, à préserver coûte que coûte ses acquis, perdant ainsi le goût de l’imprévisible et de la spontanéité naturelle.

La peur de l’autre équivaut à penser que nous sommes tous des individus séparés agissant selon nos propres conceptions, nos propres opinions et nos propres conclusions, éloignant ainsi une éventuelle reconnaissance de l’unité qui relie chacun, chacune. L’autre est relation avec soi même, l’autre est soi même sous une autre configuration. L’autre est un stimulant nécessaire pour se découvrir et grandir. L’autre que je rejette est une partie de moi que je n’ai pas clarifiée, acceptée ou comprise. L’autre est le reflet de ma perfection comme de mes imperfections. L’autre est moi même et je suis lui en tant qu’autre mais si je ne suis pas là pour confirmer sa présence où est l’autre ?

La peur de l’inconnu se maintient par l’idée de perdre le connu, les références, les croyances, les buts et les conditions que l’on instaure à des fins personnelles, qui délimitent le parcours du chercheur dans son expression et dans sa rencontre intime hors conceptualisation.

Nous avons peur de nous même tout bonnement car nous ne nous connaissons pas et cette peur suit son cours à travers les âges, colportant son influence néfaste dans l’innocence nouvelle. Cette peur est ancrée en l’homme comme les veines dans la chair. Nous avons peur de nous connaître, tout simplement parce que nous avons adopté une idée fallacieuse qui nous pousse à rechercher un autre soi même, meilleur ou supérieur à ce que nous pensons ou croyons être. Nous avons peur de nous même quand nous commençons à douter sérieusement de nos capacités, souvent sous l’influence de notre entourage formé dans le moule répétitif. Nous avons peur de nous même quand la comparaison et le jugement prennent les rênes de nos vies, nous poussant et nous enfermant dans le carcan de la dépendance et de la jalousie, de l’envie et de la haine.

Tant que nos esprits seront soumis à ces fausses idées adoptées qui brisent le sens naturel de nos existences, nous ne serons pas réellement nous même. Nous resterons les marionnettes ou les pions fragiles d’un jeu égotique qui a pour seul dessein de tout réduire à sa mesure, détruisant de ci de là toutes les valeurs réelles, jouant avec les êtres vivants comme un enfant joue avec ses soldats de plomb. Nous savons que nous ne sommes pas des jouets et pourtant nous réagissons comme tels. Arrêtons seulement de croire que nous sommes comme ceci ou comme cela, d’après ouï dire. Arrêtons ce tourment intérieur séparatif d’avec l’autre qui déchire l’unité de nos cœurs et de nos âmes. Arrêtons ce continuum psychologique basé sur le connu qui nous apeure, nous fait souffrir et nous éloigne de l’inconnu, l’inattendu et l’imprévisible qui sont la source régénératrice de ce qui Est. Et servons nous avec conscience de toute cette énergie pure falsifiée par le fantôme égotique pour nous découvrir et nous reconnaître en tant que Présence libre en deçà de toute cette mise en scène chaotique. Il n’y a qu’une Énergie mise à notre disposition, elle est malléable comme de l’argile, prenant l’aspect souhaité. Cette Énergie est aussi utilisable pour nous élever au delà du marasme égotique et de toutes ses confusions.


Être simplement soi même ne demande aucun besoin, aucun effort, aucun sacrifice, aucune ascèse car nous sommes déjà Cela avant, pendant et après quoi que ce soit, à nous de nous en rendre compte lucidement pour remédier une fois pour toute à ces viles idées prises en compte.
 
L’impression de perdre quelque chose, son identité, ses acquis ou de croire qu’il est indispensable de changer totalement son mode de vie est un frein à la découverte naturelle de soi même. Tout ce cirque mental nauséabond et déviant de la Réalité, vu dans son contexte véritable n’a pas plus de réalité qu’en ont les rêves. Quand la recherche bat son plein, de nouvelles compréhensions se font jour en soi et cela nous rend heureux, perspicaces, euphoriques même. Nous avons le sentiment adopté qu’un plus de connaissances ou de savoirs dans les domaines de l’esprit sont les conditions nécessaires pour trouver le bonheur et le moyen de se faire une bonne place au soleil.

Tant que le chercheur n’est pas lui-même mis en question, tout semble aller dans ce sens mais au bout du compte l’insatisfaction, la confusion et la frustration pointent dans l’entité humaine en recherche, pour l’unique raison qu’il est impossible au mental influencé égotiquement et de par lui-même, de Reconnaître véritablement Ce qui n’est pas de sa compétence. La peur de se connaître pleinement et libre de ce que nous ne sommes pas, vient d’une malperception adoptée et d’une interprétation erronée à l’encontre de Ce qui est. Il n’y a vraiment Rien de plus Simple que d’être soi même, de reconnaître en toute quiétude que nous sommes toujours là, se vivant simplement là où nous sommes et comme nous sommes mais la vie comme on la connaît psychologiquement ne peut nous le faire admettre tant il y a de complexités emmagasinées dans l’esprit. L’homme de par ses appropriations et ses croyances, s’imagine que sa propre connaissance est due à ses expériences, à sa volonté d’être, d’avoir et de faire. Il croit aussi que les choses lui appartiennent de droit puisqu’il a fait des efforts pour se les procurer, qu’elles sont siennes et bien sûr dès que la quête véritable lui démontre qu’il ne peut pas amener ses possessions, qu’il lui faut s’en défaire, que la découverte de soi n’a rien à voir avec le palmarès, l’érudition, l’éducation raisonnée, qu’il ne sera jamais le fruit désiré de son imagination, de son attente, une certaine peur de perdre ses avoirs remonte à la surface de son esprit.

Comment se libérer de cette idée possessive enregistrée inconsciemment, de dépendance qui apeure, comment réduire à néant ces malperceptions afin de retrouver la tranquillité et l’équilibre, bien que pour le mental cela reste quasiment impossible, en réalité, il n’y a rien de plus facile.

Si nous accueillons sincèrement le fait qu’il est possible de se connaître justement sous la guidance de la Conscience Immuable, si nous désirons ardemment suivre la Volonté Divine, nous découvrons au fur et à mesure de notre Avancée Spirituelle que rien ne nous appartient de droit, que rien ne peut être nôtre. Nous comprenons alors que nous ne sommes pas de ce monde gouverné par l’ego, que nous ne sommes pas ce que nous avions cru être ni ce que nous voudrions être selon ou d’après. Nous réalisons dans le même temps que tous ces savoirs ou connaissances utiles au début de la démarche vers soi même ne sont plus nécessaires pour une vie saine, pleine et heureuse. Nous réalisons sans affect que la peur elle-même vient tout droit d’une source insignifiante et déviante de l’Unité, ce qui fait qu’elle s’évanouit d’elle-même sans autre forme de procès. Nous réalisons sans le moindre doute que hier et demain n’ont aucune existence propre, que tout se vit ici dans le maintenant, que de nous même en tant que personne nous n’agissons pas, nous ne vivons pas, que toute cette aventure humaine n’est que l’expression désirée par la Conscience Ultime pour sa propre expansion. De part cette nouvelle compréhension qui nous convie à être seulement présent à soi même à chaque instant sans pour autant changer sa vie actuelle, sans se soucier ni dépendre de ce qui ne fait que passer, nous reconnaissons que tout est ce qui doit être, qu’en vérité, tout est bien.

Amano

Extrait de “Dieu seul sait”

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1 commentaire:

  1. La peur sépare, isole et détruit. La complexité du réseau des peurs s'insinue dans toutes les inactions quotidiennes, créant de surcroît un besoin de protection illusoire, de sécurité, de fuite permanente, et conduisant à un état de frustration.
    Ce texte donne assez largement la panoplie des peurs toutes issues de l'arrière plan du mental. Et la connaissance de soi est le remède idéal pour y mettre fin.

    Luc

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