Gandha - Apparition |
Puis, à une gare centrale de Londres, par une chaude soirée d'été, la personne, le sens de soi, soudainement disparut complètement. Tout était identique - les gens, les trains, les quais, et les autres objets - pourtant tout était vu pour la première fois sans l'intermédiaire d'une personne, sans interprétation. Il n'y avait pas eu d'éclairs lumineux, pas de feux d'artifice, rien des effets tournoyants du LSD ou des champignons hallucinogènes. Mais ce qui était le véritable « oh! », c'était voir la toute ordinaire gare des chemins de fer, pour la première fois, sans le sens de soi. C'était l'ordinaire, vu comme extraordinaire, se manifestant dans l'Un, et personne pour l'expérimenter.
A cet instant il était vu qu'il n'y a personne. Le sentiment qu'il existait une personne avait jusqu'alors été une constante et donnait tout son sens à cette vie. Pendant tant d'années, cela n'avait jamais été mis en question. Il était tellement évident que c'était « moi », mon centre, mon lieu, que ce n'était même pas perçu. C'était maintenant vu comme quelque chose de complètement superflu. Soudainement il était clair que je n'avais jamais eu de vie, car il n'y avait jamais eu de « je ». En une seconde d'éternité, il était clair que sans un « je », chaque chose était vue, pour la première fois, exactement comme elle est. Je ne vis pas, je suis vécu. Je n'agis pas, mais les actions se passent à travers moi, la marionnette divine.
Toutes les inquiétudes de cette petite et non moins importante vie apparente disparaissaient en un instant.
En une seconde le soi revint et dit : « Diable, mais qu'était-ce donc que cela ? » Mais la fraction de seconde sans personne apporta des changements radicaux au paysage interne. Car cette vision peut faire exploser votre mental.
Dans l'histoire, une année après l'éveil, je me trouvais dans une boutique d'une petite ville ordinaire. Soudainement mais avec une grande douceur, l'ordinaire fut déplacé par l'extraordinaire. La personne, de nouveau, disparut complètement et il fut clairement vu que la conscience est partout et qu'elle est tout. Le sens d'un soi localisé se révéla n'être qu'une apparence. Il n'y a pas de localisation, ni ici, ni là. Il n'y a que l'Un apparaissant comme tout et c'est ce que «je» suis vraiment. «Je» suis la boutique, les gens, le comptoir, les murs, et l'espace dans lequel tout se présente. Lorsque le soi disparaît et que la conscience est vue en toute chose, alors tout est vu pour ce qu'il est, un magnifique hologramme sous-tendu par l'amour.
Richard Sylvester
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Christine bonjour,
RépondreSupprimerUn magnifique témoignage de Richard Sylvester sur son "immersion" soudaine !
Quand il dit "la fraction de seconde sans personne apporta des changements radicaux au paysage interne", il confirme tous les enseignements de la Voie abrupte : mieux vaut commencer par un éveil, puis progresser ; plutôt que de vouloir progresser depuis ses illusions jusqu'à l'éveil.
La différence est énorme, tant en termes de perte de temps que d'images fausses que l'on va véhiculer concernant l'éveil.
Ce petit texte mériterait d'être cité en référence chaque fois que quelqu'un veut savoir ce qu'est le baptême.
Le vrai baptême : c'est ça !
Une question, Christine : dans ton admirable travail de traduction, n'aurais-tu pas prévu le sous-titrage de quelques vidéos que beaucoup de gens seraient heureux de voir et... de comprendre ?
Bonne journée
Bernard
Bonjour Bernard,
RépondreSupprimerCe témoignage est en effet édifiant, simple mais édifiant.
Pour ce qui est des traductions de vidéos malheureusement la configuration scolaire que j'ai eue ne me permet pas d'être à l'aise avec l'anglais parlé...
il faut que je m'immerge un certain temps en pays anglophone pour arriver à comprendre ce qu'ils disent... désolée!
Ah ben oui, surtout quand c'est un Indien qui parle... et qu'on ne comprend pas un mot sur dix ! C'est vrai que ce n'est pas évident.
RépondreSupprimerBonne journée
Bernard