mardi 10 juillet 2012

Il n’y a nulle part où aller

Quand très jeune j'avais le sentiment d'être dans un monde magique, à l'extérieur du temps et du besoin de devoir devenir ou faire quoique ce soit ... une unité inconnue m'enveloppait simplement dans le merveilleux de ce qui est. J'estime que c'est ainsi pour la plupart des enfants.

Un jour tout cela a changé et je suis entré dans le monde de la séparation et du besoin. J'ai constaté que j'avais une mère distincte et un père, un nom et un choix apparent pour faire ceci ou cela. J'ai bougé dans le monde du temps et de l'espace, des limites et de l'exploration, des tentatives et manipulations et à la poursuite du plaisir en évitant la douleur. Je me suis attribué ces expériences et j'ai cru qu'elles étaient ma façon naturelle d'être.

On m'a appris, et j'ai fini par croire, que si je travaillais durement, me comportais bien et réussissais dans mon emploi choisi ou imposé, me mariais, avais des enfants et prenais soin de ma santé, j'aurais une grande chance d'être heureux. J'ai fait tout cela avec succès et m'en suis amusé par moments, mais j'ai aussi reconnu que quelque chose d'impalpable et fondamental semblait me manquer. Une sorte de secret. Par conséquent j'ai décidé de chercher ce qui me manquait dans la religion.

De nouveau on m'a dit que si je travaillais durement et me soumettais aux règles, aux rites et purifications, je parviendrais finalement à mériter "l'accomplissement spirituel". De nouveau je me suis complètement impliqué dans ce qui m'a semblé approprié, mais ne pouvais toujours pas découvrir le sens de ce manque.

Un jour, presque comme par erreur, j'ai retrouvé le secret, ou peut-être m'a-t-il retrouvé.

Expliquer ce qui est arrivé est tout à fait impossible. La description la plus proche est celle d'être submergé par un amour et une compréhension totale qui est absolument au-delà de l'imagination.

La révélation qui a accompagné cette redécouverte était si simple et si révolutionnaire, quelle a emporté d'un coup tout ce que j'avais appris ou cru jusqu'alors.

Une partie de cette prise de conscience était que l'illumination est absolument au-delà de mon effort de changer ma façon de vivre, ou même de changer la vie. Elle  concerne un changement total de la prise de conscience de qui est celui qui vit.

Car je suis déjà celui que je cherche. Quoi que soit ce que je recherche ou crois vouloir, aussi longue que soit la liste , tous mes désirs sont seulement une réflexion/image de mon désir de revenir à la maison. Et la maison est l'unité, c'est ma nature originelle. C'est juste là, simplement dans ce qui est.

Il n'y a nulle part ou aller et rien d'autre à devenir.

Tony Parsons

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5 commentaires:

  1. Bonjour Christine,
    j'ai le plaisir de visiter ton blog quotidiennement et je le trouve de plus en plus inspirant.
    Je remarque amusée que souvent, lorsque la page d'accueil apparaît sur l'écran et que je lis le titre du nouveau billet, je me dis : "cela correspond tout à fait à ma réalité du moment !".
    Alors merci Christine pour ce partage.
    Fabienne

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    1. Merci Fabienne. Le choix des articles ne correspond à rien de conceptuel, plutôt une "pulsion" du moment, alors la pulsion doit bien répondre à quelque chose.. :))

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  2. Ah oui celui-là fait du bien !
    Merci.
    Ned http://mabouillotte-et-mondoudou.over-blog.fr

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  3. Christine Hello,

    "Nulle part où aller" est probablement la formule la plus parlante pour illustrer le lâcher-prise.

    Et le lâcher-prise est lui-même la clé de l'éveil.

    Le mot sanskrit "loka" est souvent traduit en Français par "monde". Il y a toutes sortes de "mondes", comme la veille, le rêve, l'astral, etc.

    Mais en Français on a le mot "localisation" qui traduit encore mieux "loka".

    Plus le fonctionnement égocentrique affecte le mental, et plus celui-ci éprouve le besoin de localiser.

    L'ego est une localisation. Et, en tant que telle, il déploie des dimensions.

    La Réalité, elle, est non dimensionnelle.

    En revanche, l'illusion déploie des dimensions dans lesquelles on ne peut que se perdre.

    Il devient alors crucial de localiser.

    Le temps, lui-même, est une dimension qui impose de localiser un point de départ et un point d'arrivée.

    Mais la Conscience sans dimension n'a besoin d'aucune localisation, elle ne déploie aucun loka, aucun monde.

    Voilà pourquoi il n'y a nulle part où aller !

    Déjà "ici et maintenant"... où sommes-nous ?

    Absolument nulle part !

    Bernard

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    1. Lorsque nous sommes dans l'ici et maintenant, comme empaqueter dans le présent lieu de l'Univers, autrement dit dans son cadeau (un présent ...), alors OUI ! " la Conscience sans dimension n'a besoin d'aucune localisation, elle ne déploie aucun loka, aucun monde. "
      j'T'm.

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