Gandha - Bleu océan |
Marigal : Un grand nombre de personnes vivent des expériences d’ordre spirituel qu’elles ne reconnaissent pas comme telles. Et soudain quelqu’un va en vivre une avec plus d’envergure, car il est plus sensible et prédisposé à l’intégrer. En réalité, il ne s’agit pas d’une prédestination, mais bien d’une prédisposition permettant l’avènement de cette prise de conscience. Dans ce processus, il n’y a aucune logique, cela peut se produire de différentes façons.
N. C. : Quelles sont les facultés requises pour vivre cette expérience spirituelle ? Une maturité profonde est-elle nécessaire ?
Marigal : La seule faculté, c’est d’être en accord avec quelque chose de plus grand, de plus vaste que soi. Pour apprendre à lire il faut connaître l’alphabet. En spiritualité, c’est pareil. On commence par vivre une ouverture de conscience et si on reste sensible à ce processus, peu à peu le regard sur le monde devient plus vaste, plus profond. La nature des choses et des évènements prend un relief différent. Plus on lâche le côté matériel, physique et intellectuel, plus l’ouverture est grande. Cette prise de conscience ne peut se produire que grâce à une grande prédisposition à ressentir les choses, à « laisser faire », à abandonner.
Alors la conscience se déploie, s’épanouit. Quant à la maturité, elle n’est ni mentale ni intellectuelle. Il n’y a aucune participation du mental discursif. On peut être limité intellectuellement et vivre une grande ouverture spirituelle. Dans ce cas, la personne aura du mal à en parler, mais son vécu n’en sera pas moins authentique.
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