Par Lori Ann le 30 Mars 2012
J'avais neuf ans quand mon premier miracle est arrivé. C'était en Juin et une excursion scolaire au zoo était sur le point d'être annulée vu le temps semblable à la mousson. La pluie torrentielle devait se poursuivre une bonne partie de la journée suivante. J'étais impatiente de faire cette sortie depuis des semaines et, comme tout bon Bélier, je ne comptais pas prendre ce temps pourri à rester allongée. A la maison, pendant le déjeuner, je me dirigeai vers la salle de séjour, joignis mes mains, me mis à genoux et chuchotais: "Cher Dieu, s'il vous plaît, arrêtez la pluie."
Vous pouvez deviner la suite - dès que je suis retournée à la cuisine, ma mère (qui était en train de laver la vaisselle dans l'évier) déclara qu'elle venait de voir un bout de ciel bleu à travers la fenêtre. Il pleuvait encore beaucoup, mais le temps que je finisse de manger et sois retournée dans ma classe, la journée s'était transformée en un après-midi chaud et ensoleillé. Et oui, la visite du zoo était maintenue.
En regardant en arrière, je me rends compte que j'ai fait cette demande à une divinité gérant le temps avec l'esprit d’un néophyte. Je n'étais pas portée à croire en Dieu, mais j’avais entendu, pendant ma cinquième année d'enseignement religieux, que Jésus était un faiseur de miracles et que les prières étaient destinées à être exhaussées. J'y ai simplement cru. Cette réponse directe et immédiate à ma demande pour une journée ensoleillée allait devenir le tremplin d’une vie en quête de miracles. Et une vie à se demander pourquoi, parfois, le divin semblait être attentif à mes demandes et d'autres fois, les ignorait complètement. À l'âge de neuf ans, la mystique en moi est née et avec elle, la chercheuse.
Je me rends compte maintenant que l'une des premières raisons de toute quête spirituelle est d'échanger la réalité ordinaire pour un panel d’expériences non-ordinaires. Dans mon cas, celles-ci s'assimilaient à des montées de Kundalini, au Tantra sexuel et aux tambours de transes chamaniques. Pour d'autres chercheurs, il peut s'agir de substances altérant la réalité, comme l'Ayahuasca, les champignons psychédéliques et la mescaline, les plantes médicinales qui ouvrent les portes de la perception. Et puis il y a tout l'angle métaphysique où ce qui est recherché sont les phénomènes extraordinaires, de la chirurgie psychique à la guérison par les mains, aux prévisions fiables sur l'avenir. Il y a tout simplement une aspiration profonde dans le commerce ordinaire pour le numineux, pour renoncer à la vie quotidienne au profit d’une folle course sur le côté mystique.
Mais le hic, c'est que la capacité de faire participer le miraculeux, quand on la cherche du point de vue de notre soi séparé, reste souvent obstinément introuvable. Bien sûr, nous pouvons vivre des moments avec nos super pouvoirs normaux (ce que l'Hindou appelle Siddhis), mais le plein épanouissement de ces capacités nécessite peut-être tout d’abord l’élimination du soi qui voudrait en abuser.
En se réveillant du rêve d'être un soi séparé, j'ai souvent utilisé le mot «vide» pour décrire le sentiment d'être une immensité sans frontières. Maintenant, il est clair que je l'ai appelée le vide parce que l'esprit individuel avait été évacué laissant ce conteneur sans limite que l'on pourrait nommer Dieu, la présence ou même la conscience. Le nom que nous donnons à notre vraie nature n'est pas aussi important que la reconnaissance que nous sommes la chose même que nous cherchons – nous sommes le miracle. Il n’est pas là-bas. Il est ici.
Dans le film Matrix, il y a une scène où un garçon sous la tutelle de l'Oracle, plie une cuillère sans la toucher, tandis que Neo, notre héros, regarde.
Le Garçon à la Cuillère: N’essaie pas de plier la cuillère. C'est impossible. Au lieu de cela ... essaie seulement de comprendre la vérité.
Neo: Quelle vérité?
Le Garçon à la Cuillère: Il n'y a pas de cuillère.
Neo: Il n'y a pas de cuillère?
Le Garçon à la Cuillère: Ensuite tu verras que ce n'est pas la cuillère qui se plie, ce n'est que toi-même.
L'enseignement ici est clair: Nous avons accès au miracle quand nous nous souvenons que notre vraie nature est la substance même de la réalité. Nous sommes le scénariste, le réalisateur et l’acteur dans cette pièce grandiose de la vie. Et si nous voulons marcher sur l'eau, nous avons simplement besoin de savoir que nous sommes à la fois le marcheur et l'eau. Lorsque cette unité est évidente alors les miracles deviennent ordinaires et l'ordinaire, miraculeux.
La conscience est ici (bientôt en lévitation dans un cinéma près de chez vous, et, plus récemment parlant avec le clergé chrétien dans une émission de radio au sujet des miracles et de l'éveil sur le Chemin de la Conscience)
Lori Ann
Page originale traduite par Christine – Vous êtes invités à partager ce texte à condition de respecter son intégralité et d'en citer la source:http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com/.
OUF et MERCI.
RépondreSupprimerDans cette semaine dite "sainte"! (de célébration de la Pâques), voici de l'air frais qui éclaire vraiment la VIE !
Voulons nous faire partie du problème ou de la solution ?
Oui, ça fait du bien de retrouver le Manuel ! Parfois on étouffe ici!!
RépondreSupprimerJe m’écarte un peu plus de mes pensées pour m’initier au souffle du vent, aux plaintes à peine audibles des feuilles sous la pluie, ici on n’est pas dans l’oubli mais dans l’exaltation, l’odeur de la terre mouillée se mélange aux effluves des végétaux, ils retrouvent la source de de leur liberté.
RépondreSupprimerMoi-même, dans cette brume furtive, j’ai envie d’endosser l’étoffe d’un héros, brandissant un glaive à bout de bras pour pourfendre mon ignorance, traversant mon champ de conscience d’un regard livide et droit, je laisse là, par terre, une bonne mesure de ma compilation d’existence.
Je n’aperçois plus le vol des oiseaux, mais je sens l’assiduité invisible de leur regard.
Il n’y a plus rien, plus de mémoire, rien qui ne puisse me séparer des ressentis, le poids des nuages n’est plus menaçant, la fluidité de l’air s’engouffre dans ma respiration et m’isole encore un peu plus dans cet espace inconnu où je gère le temps.
Christine bonsoir,
RépondreSupprimerC'est vrai que le "miracle", c'est "ce qui est" !
Rien ne m'a jamais plus choqué que d'entendre certains "croyants" se plaindre de ce que Dieu ne leur répond jamais.
Mais qu'est-ce qu'ils ont devant les yeux ?!
Il y a même un astronaute russe qui, un jour, a dit :"Je viens de monter au ciel et je peux vous confirmer que je n'y ai pas rencontré Dieu".
Mais qu'est-ce qu'ils ont dans les yeux ?!
Alors, même si ce n'est pas joli joli de comparer, comparons tout de même ce que disait cet astronaute aveugle avec ce qu'écrit Spot (un peu plus haut), par exemple !
Magnifique !
Bernard
Et oui, déjà et avant tout, le simple mais si incroyable miracle d'être.
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