Par Lori Ann le 15 avril 2012
Je me souviens d'une époque où m'asseoir pour écrire était une corvée. Peu importait que j’ai choisi cette profession et que j’ai passé des années à affiner avec zèle des phrases convaincantes pour les journaux et les magazines. Ou que j'ai eu plusieurs ouvrages non publiés d'amour-haine, des manuscrits qui m’avaient, à un moment donné, entraînée dans une sorte de fièvre créative. Tout cela avait la saveur d’un marathon, une sorte d'engagement graveleux à voir quelque chose par le biais d'une ligne d'arrivée punitive.
Puis un jour, il y a six mois, ma relation à l'écriture a changé. Maintenant, sans prévenir, je suis devenue une sprinteuse, une muse conduisant le char du maniement des mots, une langue de pute glorieuse et le consort d’un démon qui-dit-tout, un besoin de confession urgent qui insiste pour être intimement public dans des blogs, des livres et des émissions de radio. Si j’avais su que l'illumination signifiait inviter le monde dans tous les coins et recoins de mon cœur, j'aurais peut-être hésité. À l'heure actuelle, c'est un peu trop tard pour dire non merci à la rivière journalistique qui coule à travers moi, cela reviendrait à ériger une digue de castor pour ralentir les chutes Niagara.
Puis un jour, il y a six mois, ma relation à l'écriture a changé. Maintenant, sans prévenir, je suis devenue une sprinteuse, une muse conduisant le char du maniement des mots, une langue de pute glorieuse et le consort d’un démon qui-dit-tout, un besoin de confession urgent qui insiste pour être intimement public dans des blogs, des livres et des émissions de radio. Si j’avais su que l'illumination signifiait inviter le monde dans tous les coins et recoins de mon cœur, j'aurais peut-être hésité. À l'heure actuelle, c'est un peu trop tard pour dire non merci à la rivière journalistique qui coule à travers moi, cela reviendrait à ériger une digue de castor pour ralentir les chutes Niagara.
Ce message est court et doux. Je veux juste que vous sachiez que je brûle dans l'enfer d’un flux créatif. Et au lieu de fortifier cette personnalité, de la solidifier en tant qu’"écrivain", je suis en cours d’incinération. Il reste si peu de moi certains jours quand l'écriture se termine, que je dérive comme de la cendre à travers le monde, l'air et la lumière.
Ce sentiment de disparaître à l’habitude de se produire lorsque j'écris de la poésie. A ce moment-là, je voudrais m’ouvrir comme un col complètement dilaté afin de permettre au poème de naître. Maintenant, tous les jours, je suis un robinet ouvert à fond, déversant un torrent de mots. Poèmes, blogs, livres et autres, se déversent hors de moi, sans moi.
Et ceci est mon amant, cette muse de mots. Elle chuchote doucement à mon oreille quand je dérive dans le sommeil la nuit, puis se glisse dans mes rêves et sème en moi les graines de l'inspiration et des idées. Dans la journée, elle me prend avec force, me lie à mon bureau et me guide fermement. Je suis vivante à son contact, consciente de son exhortation, entièrement envahie par ce démon qui me briserait en morceaux pour toute part de l'histoire qu'il raconte que je cacherais au lecteur. Je prends la dictée, cédant à la voix qui se proclame entendue. Je ne suis rien, juste un espace vide dans lequel ses mots s’écrivent eux-mêmes.
L'autre jour, un ami déplorait que dans sa vie post-éveil, il était à la dérive, sans but précis. Photographe professionnel depuis des années, il ne ressentait plus maintenant, de passion pour son métier. Mon conseil pour lui fût une simple citation Rumi: "Laissez la beauté de ce que vous aimez être ce que vous faites. Il y a mille façons de s'agenouiller et de baiser la terre. "
Je baise la terre avec des mots écrits, à genoux devant mon amant-muse pour aussi longtemps qu'il veut de moi. L’éveil m'a laissée libre et sans crainte de me prosterner devant mon propre destin.
Je me demande: Comment baisez-vous la terre avec ce que vous aimez faire?
La Conscience est ici, ( et publiant la dernière pièce guidée de ma muse sur « elephant journal », Are Weapons of Mass Distraction Keeping You from Inner Peace??)
Lori Ann
Page originale traduite par Christine – Vous êtes invités à partager ce texte à condition de respecter son intégralité et d'en citer la source: http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com/
Bonjour Christine,
RépondreSupprimerHyper sympas ces confessions d'une consoeur journaliste devenue "channel malgré elle".
Vu sous cet angle, le channeling, lui aussi, me devient sympathique.
Mais c'est bien l'exception pour confirmer la règle !
Bonne journée
Bernard
moi sa me parrait bizzarre cette ami eveiller qui est a la dérive sans but précis et qui lui demande conseil,ce sont de drole d"éveiller,qui n'est plus de passion sa se comprend mais qui soit a la dérive? il y a la un mystére.
RépondreSupprimerBonjour à vous tous,
RépondreSupprimerIl me semble que tout se passe par capillarité, les images, les bruits, l’épreuve d’une errance qui hante le territoire qui nous a vu naitre.
C’est un peu ce stade d’évolution dans lequel on dérive, « l’Age de la mémoire », qui se déploie à travers cette propriété fantomatique qu’est la pensée.
Oui, tout dépend de ce que l'on appelle "dérive".
RépondreSupprimerEckhart Tolle, par exemple, s'est retrouvé SDF sur un banc public pendant quelques années, après son éveil.
Ce qui est évident, c'est que les bouleversements qu'entraîne le passage d'un fonctionnement de conscience à l'autre, de l'ego au Soi, sont gigantesques !
Et chacun les gère différemment. J'ai toujours été amusé en considérant par exemple un Ramana Maharshi qui abandonnait son corps dans un coin sombre n'importe où et se laissait dévorer par la vermine, par rapport à un Chandra Swami qui planifiait tout, avec un emploi du temps journalier réglé à la minute près.
Après l'éveil (ou après un premier éveil) on abandonne simplement les comportements dans lesquels la résistance de l'ego avait trouvé refuge.
Selon la nature de ces comportements et leur importance, c'est tout l'équilibre psycho-socio-économico-etc. qui peut s'écrouler.
Sans parler de l'impact au niveau physique !
Bref, l'éveil c'est une calamité (UG dixit) !
Bernard
Bonsoir,
RépondreSupprimer"Laissez la beauté de ce que vous aimez être ce que vous faites. Il y a mille façons de s'agenouiller et de baiser la terre. "... d'abord l'Amour nous coupe le souffle et nous fait tomber à genoux, puis il nous soulève et nous prête ses ailes... ;-)
Sweet dreams...
(L’éveil c’est une calamité UG)^^^^, BERNARD, je suis un peu pantois devant ta culture.
RépondreSupprimerJe suis allez fouiner sur ton blog, il y a des pistes de réflexions qui donne le vertige à ce qui me sert et me désert^^
Et depuis l’année 2009, je fréquente avec plus où mois de constance, les blogs qui alimentent ma curiosité, et je profite de cette possibilité, pour remercier (CHRISTINE)
Et tous les reliés à cette cause unique.
Il me semble aussi que nos pensées ne reflètent que le champ gravitationnel de l’apparence, l’arbre qui cache le foret, alors il faut se méfier de ce principe actif conférant au mental, un champ d’exploitation chimérique, qui dépasse ces compétences.
Mais il me semble aussi, qu’il y a des fissures à la périphérie de son territoire, elles deviennent gênantes pour sa stabilité, et son automatisme.
Je reviens sans narcissisme, sur une expérience qui a marqué mon fameux mental-égo, il y a quelques mois, je ne m’en souviens pas avec exactitude^^ dans mon salon, le regard dans le vague, (je suis coutumier du fait) il sait passé quelque chose qui m’invite maintenant encore, à évoquer
Ce trouble inexplicable, ce bug mentaliste, comme une claque dans ce pauvre mental, et depuis je me trimbale avec ce traumat^^, bien sur, je n’avais pas besoin de cela, pour la bonne et simple raison que mon mental avait déjà pourvu par inadvertance ^^ma mémoire d’un débarrât compulsif^^
Spot bonjour,
SupprimerProfitons-en effectivement pour remercier Christine de l'excellent job qu'elle fait ici. Ce blog est un rendez-vous quasi quotidien unique, à ma connaissance.
Alors, une fois encore : merci Christine.
Quand tu dis "il faut se méfier de ce principe actif conférant au mental, un champ d’exploitation chimérique, qui dépasse ces compétences", j'entends bien qu'il vaut mieux se méfier que de se laisser piéger, mais...
... mais mieux encore que de se méfier, accueillir, aimer, est préférable !
Il y a - et c'est bien compréhensible - une première réaction de méfiance envers la pensée et le mental.
L'illusion creuse en effet ses fondations dans la croyance commune que la pensée est la réalité.
Mais c'est la confusion entre pensée et réalité qui est coupable. Pas la pensée ! Tout au moins pas la pensée... une fois qu'elle est précisément libérée de cette confusion !
Le mental n'est pas une erreur de la nature. C'est simplement, dans l'état actuel du développement humain, un bébé criard et pleurnichard, fragile et trébuchant à chaque pas, et qui, pour ces raisons, doit faire l'objet d'une étroite surveillance.
Mais il est destiné à se mettre au service. Pas à disparaître.
Ne doit disparaître que son statut de maître.
Or, ce maître là veut être craint.
Et l'amour le fait fondre.
Bernard
"Or, ce maître là veut être craint.
SupprimerEt l'amour le fait fondre. "
Que c'est joliment dit!
Siddharttha n'a jamais ''atteint''l'eveil... bouddha ne s'est jamais appelé ''eveille''...
RépondreSupprimerConfusion de mot dans le mental psyché, infini de concept issus du cogito, derive de la conscience dans ses champs de perception... Projection ...
''pas de bien ,pas de mal,pas de tristesse pas de joie,pas de toi ,pas de moi ,pas de separation,pas de mort...tel est nirvana
Voila un des propos du bouddha... Au dela de toutes reflexions, un etat d'etre.
La delivrance c'est la destruction de l'ignorance par la connaissance ,l'enseignement d'un etre parfait ne se conceptualise pas en regle a respecter mais sous la forme d'un chemin favorable a la prise de conscience qui nous mene au dela du connu ...
Bonjour,
RépondreSupprimerBonsoir,
Hélas, face à "ce maître qui veut être craint" l'amour est sans effet, du moins l'amour-sentiment, voilà mon témoignage car j'étais "on the wilde side".:-)
Sans doute, l'Amour ne connaît pas le temps et ce fut enfin Lui qui me fit "voir" mes pensées et mes actes et réaliser : "je ne suis pas "cela", mais Cela qui le voit."
Et il fallut beaucoup de temps.
Charly