dimanche 11 septembre 2011

Un dimanche d’automne à la campagne.

Quelques amis sont venus passer le week-end et, le repas terminé, certains se préparent à faire une promenade dans les bois, d’autres à passer l’après-midi à bavarder devant le feu de cheminée. Je suis dans la cuisine pour effectuer quelques rangements avant de les rejoindre lorsque, soudain, je prends conscience que quelque chose est changé, différent. Tout est net, clair, limpide, immédiat, comme si un voile avait été enlevé, comme si une vitre avait disparu. Je n’ai plus l’impression de regarder autour de moi, le centre du regard a disparu, « je » ne suis plus dans le regard.

Les autres, le monde qui m’entoure, le personnage que je suis participent d’une même vie, d’une même substance, sans séparation, sans rupture, dans un même mouvement fluide et harmonieux. Les gestes coutumiers se déroulent d’eux-mêmes, simples, faciles, portés par un silence intérieur intensément présent. Silence et amour infini qui émane de sa propre nature, irradie de lui-même et de toute chose.

L’apparence du monde n’a pas changé, mais le monde vit autrement, habité par ce silence et cet amour qui sont le cœur de toute chose et de toute vie. Le personnage (que je suis) n’a pas changé, mais « je » n’est plus dans le personnage, remplacé par ce silence et cet amour qui rayonne et chante à l’infini.

Je ne me posai pas vraiment de question sur ce que cela signifiait, pourquoi c’était venu, puis reparti ; mais j’avais nettement conscience que cette expérience de quelques heures contenait la réponse aux questions que je me posais et que tout un chacun se pose un jour ou l’autre concernant la relation entre l’être individuel et l’univers, moi et les autres, Dieu et le monde, etc. Tout était clair, lumineux, résolu, réconcilié, dans une totale liberté.

Marigal, Voyage vers l’insaisissable. Une voix de femme, L’épinoy, marigal@free.fr

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