lundi 26 septembre 2011

L’équinoxe des funambules

Un équinoxe, c’est le juste moment où tout appelle à l’équilibre. Voilà donc l’équinoxe d’automne et avec lui l’équilibre parfait entre le jour et la nuit, le clair et l’obscur. Je ne suis pas sûr qu’un équinoxe ait été plus significative que celui-ci. Car finalement, que devons-nous vivre à l’aube naissante de cette nouvelle ère si ce n’est l’équilibre trouvé en nous de la dualité sous tous ses aspects manifestés. A commencer par l’équilibre masculin-féminin. Balayons patriarcats et matriarcats qui ont jalonné l’histoire humaine, le Yin et le Yang sont appelés à grand renfort de trompettes du haut des remparts à l’harmonie retrouvée tant en chacun de nous qu’entre hommes et femmes de la Terre. Et tant qu’on y est, descendons des remparts une fois pour toutes et empruntons ensemble les chemins de paix qui nous conduiront aux terres promises.
Comme en électricité, l’équilibre des deux polarités est une force de vie. Il est plus que temps d’accepter en soi ce que le conditionnement nous a si longtemps poussé à rejeter. En cette période de patriarcat qui s’achève, l’homme doit laisser venir à sa surface les émotions refoulées, ne plus envisager la vie comme un éternel combat et laisser surgir à la lumière sa force de création. La femme doit faire respecter les frontières de son intégrité, elle ne doit plus laisser piétiner ses platebandes et doit prendre confiance en elle et affirmer l’espace de sa présence. Chacun dans la mesure et la conscience de l’autre. Les multiples cycles de domination de l’un sur l’autre et de l’une sur l’un doivent être expurgés de toutes nos mémoires jusqu’au fin fond de nos cellules et le pardon entre les deux doit être absolu, sans retour et sans condition. Plus qu’un souhait, c’est un devoir. L’un de ceux que nous avons parié un jour lointain d’honorer. L’ère qui débute ne laisse plus de place à cette encombrante opposition. Il faudra peut-être un peu de temps à quelques uns pour accepter pleinement cet équilibre-là, surtout pour ce qui relève de l’intime en soi, mais vous tous qui lisez ces lignes avez un peu d’avance sur le reste de la troupe. Il vous appartient donc de déblayer le chemin pour faciliter la progression de l’ensemble.

 Il peut paraître à certains en ces temps où tout se fissure que la recherche de l’équilibre masculin-féminin en soi n’est pas la priorité. Qu’ils se détrompent, rien ne subsistera qui ne soit équilibre et celui-là est l’un des plus puissants vecteurs des sentiments d’unité comme de séparation. Je sais bien toutes les catastrophes prédites et à quel point nombreux sont ceux qui s’y agrippent et pour qui elles paraissent plus stimulantes que ce dont on parle là. Pour ma part, je n’ai jamais vu qu’une peur amoindrisse une prédiction, au contraire, elle la nourrit. C’est donc à eux de choisir vers quoi ils se tournent.

Je pense toujours que bon nombre d’humains sont en mesure de franchir le pont entre les deux rives et c’est pour ceux-là qu’il nous faut être nombreux à incarner la justesse, la joie et l’équilibre dans un monde vacillant au propre comme au figuré. Ce qui adviendra peut être envisagé comme le test ultime, celui qui se passe toujours au pied du mur, où toute énergie émise par les foules aura le potentiel exacerbé de nous pousser dans les anciens retranchements, là où la polarité s’exerce jusqu’aux extrêmes. Dans la manifestation, il viendra peut-être un moment où les sentiments de peur et de colère seront si présents en différents endroits du monde que si nous leur laissons le moindre espace, nous leur ouvrirons alors l’oxygène qui alimentera un feu avide. C’est un brasier qu’il convient de ne pas nourrir si l’on ne veut pas le voir arriver jusqu’à nos portes. Il convient donc tout simplement de ne pas rencontrer ces énergies et pour cela, de ne rien émettre de nous qui puisse entrer en résonance avec elles. S’il est tant et tant répété dans maints messages de ne pas laisser prise à la peur, c’est parce qu’elle est le marteau qui sonne le tocsin entendu à des lieues à la ronde. Demeurez muets de toute crainte dans la tempête et rien ne viendra à vous qui puisse vous nuire ou vous blesser.

Pour beaucoup déjà, et c’est heureux, un tel conseil ne prévaut plus. Car ceux-là ont déjà trouvé la joie. Cet état qui les surprend chaque jour un peu plus, en lequel ils sont conscients de tout, tout en étant imperméables à tout sentiment involutif ou bloquant. Ceux-là ont lâché la rive et se laissent porter par le fleuve, dans le bonheur des rencontres au fil de l’eau et la découverte toujours renouvelée des rivages qu’ils traversent. Les luttes se disputeront sur les bords où s’agglutinent déjà ceux qui se verront naufragés en perdition. Et les tièdes demeureront plantés sur quelque rivage connu dans l’attente d’un retour à la normale qui ne viendra jamais. Ceux qui ont trouvé la voie de la fluidité confiante en ne résistant pas au fleuve qui les emporte, se sont établis dans « l’être ». C’est pourquoi la joie les habite. Ils sont conscients de la force de leur équilibre. Ils ont abdiqué le pouvoir de l’ego et donc abandonné toute pulsion de contrôle des évènements parce qu’ils ont compris le caractère totalement illusoire de cet exercice aliénant. Ils ont en revanche perçu dans ce qu’ils croyaient jusque-là une cacophonie où devoir préserver un espace vital, le début de quelque chose qui ressemble à une mélodie.

En focalisant leur attention sur ce chant ils ont alors perçu la symphonie des mondes au-delà de l’illusion du déséquilibre et de la dysharmonie. Quelque chose a surgi des abysses qu’ils recèlent en eux pour leur rappeler qu’il règne une harmonie parfaite au-delà des constructions acquises. Et cette reconnaissance a restauré d’elle-même une part essentielle de l’état originel qui les as conduit sur la voie de la libération.
Ceci pour dire à ceux qui ne se sentent pas délivrés des limites qu’ils ont le sentiment d’avoir toujours connues, que le moment viendra où tout à coup un pas de plus  sera franchi, qui ne semblait rien mais qui sera celui décisif et inattendu qui les aura mené soudainement dans la lumière de la joie. Que ceux-là ne perdent pas espoir. Qu’ils persévèrent dans leur sincérité les aidera à renforcer leur foi et c’est à un tournant parmi d’autres qu’ils s’allègeront tout d’un coup de ce qui leur pèse encore. Ce passage se fait tout seul pour qui recherche l’alignement dans l’axe du ciel et de la terre. Ce n’est pas une alchimie qui s’enseigne, c’est une alchimie qui se trouve en contactant l’enfant en soi, l’enfant toujours sincère dans ses attitudes et plein d’une joie simple envers tout ce qui vient à lui, l’enfant au cœur pur qui n’a jamais disparu en chacun mais qui a été enseveli sous des monceaux de paraître et de calculs appris dans la douleur de ceux qui ne soupèsent pas ce qu’ils donnent et qui se font voler par ceux qui comptent. Combien alors ont appris à oublier leur pureté pour ne plus souffrir ? Mais surtout combien aujourd’hui sont prêts à faire le chemin inverse ? Voilà encore un aspect essentiel de l’équilibre dans la dualité. Ce n’est pas l’un ou l’autre. C’est l’un après avoir expérimenté l’autre et être revenu à l’un en ayant trouvé l’équilibre. Je suis là à nouveau parce que je sais à présent ce que je suis ailleurs.

L’équilibre est donc le mot. Quoi d’ailleurs de plus normal pour un funambule des étoiles ? Aucun petit calcul ne nous fera faire l’économie de nos engagements envers nous-même car il n’est nul balancier qui soit, s’il n’est tenu en son milieu. Et qui pourrions-nous attendre d’autre que nous pour assurer notre propre point d’équilibre ? C’est parce que nous sommes allés glisser aux deux extrémités du balancier et sommes tombés bien des fois que nous savons aujourd’hui qui nous sommes et qui nous voulons être. Nous avons acquis la plénitude de l’expérience pour venir au point d’équilibre dans le choix naturel de « l’être » accompli dans son programme. A l’égale image du jeu du jour et de la nuit, NOUS sommes l’équinoxe. Mais c’est un cycle nouveau qu’il aborde avec la sixième et dernière nuit de la dernière marche de la pyramide maya. Un cycle attendu longtemps, qui surgira comme un voleur dans la nuit.

Fraternellement,

© Le Passeur – 23 Septembre 2011 – http://www.urantia-gaia.info > Cet article est autorisé à la copie à la seule condition de ne pas l’associer à une démarche commerciale, de respecter l’intégralité du texte et de citer la source.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire