lundi 17 octobre 2011

L’accueil de l’évidence

J’entretenais une relation amoureuse avec deux femmes à la fois, et à mon retour d’Inde où je rendais visite à Ramesh… c’était en 1989… ces deux femmes sont venues me voir dans la même semaine pour me dire qu’elles m’aimaient infiniment mais me quittaient pour céder la place à l’autre. Et lorsque la deuxième vint m’annoncer sa décision ... […]
 Lorsque cette femme vint me dire qu’elle allait devoir me quitter malgré l’amour qu’elle éprouvait pour moi, je ressentis un poids terrible, une profonde tristesse m’envahir. Et je commençais à pleurer. Et cette tristesse commença à croître. Elle continua à gonfler. Je sanglotais de plus belle, et cette profonde, très profonde tristesse continua à me submerger par vagues successives comme autant de lames s’abattant sur moi. Et finalement je me retrouvais en train de tomber. J’avais littéralement l’impression de choir dans une fosse, un horrible abysse de souffrance, et le corps secoué de sanglots. Et cela avait cessé d’avoir quoi que ce soit de commun avec quelque chose du domaine fini.

J’étais simplement en chute libre dans ce puits sans fond d’immense douleur… et cela s’assombrissait et devenait plus atrocement douloureux à chaque seconde. J’avais le sentiment de tomber dans cette fosse abyssale de souffrance qui était toute la souffrance ayant jamais existée. Et puis il y eut un lâcher-prise. Une dissolution, une fusion, si vous voulez, avec cette souffrance. Apparut alors la certitude que rien ne pouvait me faire du mal parce qu’il n’existait pas de moi à blesser… il n’y avait plus de séparation. L’expérience reflua, je cessai de pleurer et pensai : « Quelqu’un va me poser des questions là-dessus, je ferai bien de cosigner ça par écrit. » (rire) Et cependant, une partie de cette connaissance est exactement ce que je n’ai cessé de dire tout du long… « littéralement, rien ne s’est produit. » Cette Compréhension n’avait jamais cessé d’être là. Ce qui se dissipa, c’est un voile illusoire, par quelque chose de substantiel. Il n’y eut rien du tout de changé. Tout était exactement tel que cela avait jamais été et serait jamais. Tout ce qui était, était parfait. Tout, simplement, ETAIT.

Wayne Liquorman, L’accueil de l’évidence. Invitation à la paix sans retour, Accarias L’Originel

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