La racine de l'attachement réside dans notre croyance que le bonheur durable est obtenu par la présence ou l’absence d’un phénomène particulier. Nous sommes attachés à certaines expériences et ressentons de l’aversion pour d’autres. Perceptions, sensations et pensées sont constamment en changement. Il est impossible de prolonger une quelconque expérience ou d’éviter celles que nous préfèrerions ne pas connaître. La mort, la maladie, la perte d’êtres chers, les possessions et notre réputation sont des exemples concrets d’expériences qui requièrent un effort pour être acceptées.
Aussi longtemps que nous expérimenterons une séparation fondamentale entre nous-mêmes, les autres et l’environnement, nous produirons alors les conditions propices à l’attachement et la souffrance.
L’expérience de la séparation veut dire que, souvent, la réalité « extérieure » ne correspond pas à nos «préférences intérieures». Ainsi, à travers notre réalité intérieure, nous continuons à faire l’expérience de séparation entre « le penseur et nos pensées », et entre « nos sensations et nous qui en faisons l’expérience ». En conséquence, nous sommes continuellement confrontés aux pensées et aux sensations que « nous » ne préfèrerions pas expérimenter.
La solution est de voir qu’il n’y a pas de frontière séparant l’intérieur et l’extérieur. « Nous », qui vivons les expériences, sommes inséparables de « ce qui est expérimenté ».
Il n’y a pas de division ultime entre les deux. Nous sommes l’univers à l’intérieur duquel les pensées du « moi-même » et du « Je » se manifestent. Nous semblons toujours être au centre de notre existence. Mais si nous regardons avec attention, il n’y a ni centre, ni périphérie. L'émergence et la dissipation continuelles de la réalité phénoménale se produit dans un espace non-limité et non-localisé.
Il n’y a pas de soi qui soit séparé de l’univers. En réalisant cela, la réalité intérieure de nos pensées et de nos sensations se produit en complète harmonie avec la soi-disante réalité extérieure perçue par nos sens. L’origine de la souffrance se dissout et l’univers se révèle comme un espace de béatitude transcendante. Dans le Bouddhisme, cela est appelé "union de la béatitude et de l’ouverture" (sukha-shunyata). Et dans l’hindouisme, on appelle cela "être-béatitude-conscience" (sat-cit-ananda)
Peter Fenner
Peter Fenner Ph. D. est philosophe, professeur, savant et praticien qui a enseigné la philosophie Bouddhiste et pratique dans les universités et les institutions depuis 1980. Moine Bouddhiste pendant neuf ans, il a eu un apprentissage et une pratique approfondis. Il est docteur en philosophie psychologique du Bouddhisme et auteur de plusieurs livres. Depuis huit ans, il modèle et livre des programmes pratiques qui traduisent la sagesse essentielle des traditions spirituelles asiatiques dans des formules contemporaines et accessibles. Il est marié et père d'un enfant.
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tres clair merci il m a beaucoup parlé
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