Ce
que nous sommes est tellement évident que nous ne le voyons pas! C'est
là, à chaque instant, sans discontinuité. Comment
pourrait-il en être autrement puisqu'il s'agit de notre nature
fondamentale? Bien souvent dans la recherche spirituelle on a
l'impression qu'il s'agit de quelque chose de si loin de soi ...
Voyons l'erreur!..
Tout ce qui existe ne peut exister que par la conscience que nous en avons.
La conscience est la trame de fond permanente immuable de laquelle tout émerge et tout retourne.
Elle est notre réalité, que nous le sachions ou pas. Elle est indescriptible et indicible (la nommer ne permet que de pointer
sa direction) mais se sait être. Ce qui en parle le mieux... C'est le silence
En
fait, le langage, les mots sont des "messagers " via le mental et ne
font que conceptualiser le vécu. Quand on reste
focalisé sur les mots on ne peut que rester dans le rêve. Pour
revenir à la réalité vivante il importe de regarder comment le mot se
vit en soi.
Revenir au vécu, c'est porter l'attention sur les sensations et le ressenti. A ce moment-là, la sensibilité corporelle devient
habitée au détriment du conceptuel alors délaissé. Dans cette attention, l'instant présent devient vivant, habité.
On se rend compte que toute chose, quelle qu'elle soit (animal, végétal, minéral, pensée, émotion, sensation..) est perçue et
en cela est "objet de perception". Est objet (objectif) tout ce qui est vu et peut donc être décrit.
Mais qu'est-ce qui voit, qu'est-ce qui perçoit??
L'objet
de perception est une réalité relative car impermanente mais au moment
de son "existence" il l'est grâce à la
perception. La perception de l'objet se fait par la conscience.
Ainsi l'objet n'existe que parce que l'on en a conscience. Remarquons
que la seule et unique connaissance de l'objet
n'est que la conscience que l'on en a. On prend souvent comme
réelle l'idée (concept) que l'on a de l'objet, alors que la réalité de
l'objet est le vécu qui découle de la conscience de celui
ci. L'objet en tant que tel (concept) n'existe pas, seule la
conscience du vécu existe à l’instant.
Prenons un exemple : regarder une fleur.
Si
l'on reste sur l'idée "fleur" cela va se traduire par un imaginaire
fait, par exemple, d'images, de sensations olfactives
éventuelles puisées à partir de la mémoire des fleurs,
influencé par certains contextes générateurs d'émotionnel, donnant une
résultante d'histoires et de projections totalement
inventées et organisées par le mental. C'est un rêve de fleur
qui n'a pas grand-chose à voir avec la fleur que l'on est en train de
regarder. Si on délaisse le concept de fleur et regarde la
fleur sans interposition mentale, la conscience est accueil de
perceptions sensorielles diverses et de ressenti immédiat sans
conceptualisation. L'attention perceptive des sensations,
s'affinant petit à petit, va progressivement se détourner du
grossier, arriver à une communication-communion avec ce qui était
précédemment appelé fleur et dévoiler une présence indicible
subtile. Une véritable rencontre s'effectue. La fleur se révèle
dans sa réalité qui n'est pas sans rappeler la nôtre....
Alors qu'en est-il des mots?
Les mots ont un intérêt de guidance conceptuelle de la conscience.
Ramenés
eux même à leur vécu ils sont vibratoires et perceptibles en tant que
tel. Leur vibration est évocatrice du vécu de ce
qu'ils désignent. Cela se fait sur un plan subtil mais qui est
toujours là et souvent sans même que l'on y prête attention, cela
devient évident dès lors que le silence mental les
accompagne.
NB le silence mental n'est pas une absence de mots mais un mental au repos et à sa juste place.
Ainsi, on peut résumer ce que nous sommes tous : Cela, conscience, permanence, contenant illimité d'où émerge et fait vivre le
contenu ou spectacle de la vie, impermanent et phénoménal limité.
L'attention (ou conscience focalisée) a une espèce de fascination pour l'objectif impermanent et en particulier pour le
contenu mental (pensées) et oublie sa nature d'amont illimitée, permanente.
En
déplaçant l'observation naturelle du contenu mental vers une relation
directe à l'objet hors contenu mental c'est à dire
vers la perception directe non nommée, non commentée de l’objet,
une bascule peut la saisir et la retourner à 180°sur elle-même.
L’intérêt se déplace de lui-même de l’objet à ce qui
l’observe. Dès lors l'identité de ce que nous sommes est ramenée
à la conscience elle-même et non plus à ce qui était perçu en amont
d'elle.
Il s'agit juste d'un changement de perspective.
Dayana
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