samedi 4 février 2012

Un amour et une compréhension totale

Un jour, je traversais à pied un parc d'un faubourg de Londres. Je notais alors que j'avais l'esprit entièrement occupé par des projections à propos d'évènements futurs pouvant ou non se produire. L'idée me vint de laisser tomber toutes ces projections et d'être simplement à ma marche. Je remarquais combien chaque pas était totalement unique par sa sensation et sa pression et comment, à peine en prenais-je conscience, il disparaissait l'instant d'après pour ne jamais se répéter de la même manière.

Tandis que mon esprit était occupé à ces réflexions, il y eut une soudaine translation - de moi en train d'observer ma marche, à la seule présence de la marche. Ce qui arriva ensuite est simplement au-delà de toute description. Je ne peux que dire, de manière inadéquate en mots, qu'une incommensurable présence tranquille sembla descendre et envelopper toute chose. Tout et chaque chose devint intemporel et je cessai d'exister. Je disparus et il n'y eut plus personne pour faire l'expérience de quoi ce soit.

 L'identité avec l'unicité de toute chose est ce qui se produisit. Je ne peux pas dire que j'étais "un avec" ceci ou cela, car j'avais disparu. Je peux seulement dire qu'une identité absolue avec l'unicité en tout et en chaque chose s'était produite et qu'un amour débordant emplissait tout. Avec cela survint une pleine compréhension de la totalité. Tout cela s'était passé hors du temps en un éclair qui parut éternel.
Il s'en suivit directement une révélation contenue dans cet évènement si magnifique et révolutionnaire dans sa nature, que je dus m'assoir sur l'herbe pour en assimiler les conséquences. Ce que je vis était simple et évident d'une certaine manière, mais complètement intraduisible d'une autre. C'était comme s'il m'avait été donné une réponse qui n'avait pas de question. Il m'avait été montré un secret qui est un secret évident, ouvert ; et que tout et chaque chose, connue ou inconnue, contient et reflète ce secret ouvert. La nature, les gens, la naissance et la mort, nos combats, nos peurs et nos désirs sont tous contenus en lui et reflètent un amour inconditionnel.

Des mondes et des vies mêlées défilèrent devant mes yeux, je sentis que je venais soudain d'être emporté par quelque chose qui me dépassait complètement et tout prit un nouveau sens. Je regardais l'herbe, les arbres, les chiens, les gens, qui se mouvaient comme auparavant, mais à présent non seulement je reconnaissais leur essence, mais j'étais cette essence, comme ils étaient la mienne. Ce fut, d'une autre manière, comme si tout, moi y compris, était enveloppé d'un profond amour, embrassant absolument tout et, d'une étrange manière, il me sembla que ce que je voyais n'était somme toute, rien de spécial... que c'est la norme qui d'ordinaire n'est pas perçue.

Tony Parsons

Extraits de "Ce qui est" - Éditions Accarias L'Originel

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1 commentaire:

  1. Christine bonjour,

    Un des plus beaux témoignages d'éveil de la fin du 20ème siècle.

    Et qui, au 21ème semble bien avoir crû et s'être multiplié !

    Hosanna ! Bodhiswaha !

    Bernard

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