mercredi 15 février 2012

Le monde se tenait, tout seul, là, sans observateur

Il se produisit alors un évènement inattendu et incompréhensible. Je me trouvais à ce moment-là dans le café Beaubourg à Paris, à la fin du mois de février 1992. J'étais assis à une table et attendais mon amie. Tout-à-coup, sans raison apparente, ma perception se modifia. Le café, le décor, les murs, le sol, les tables et les gens furent baignés en un instant dans une transparence et une lumière nouvelle. Les objets m'apparaissaient extrêmement proches et brillants, comme si un voile avait été ôté à ma perception. 

J'avais percé quelque chose du monde mais je ne savais pas quoi. Je ne comprenais pas ce qui arrivait et pourtant c'était réellement stupéfiant. Ma perception redevint normale au bout d'une demi-heure et je demandais alors : qu'est-ce qui s'est passé?

Je laissais de côté cet évènement que je ne parvenais pas à reproduire ignorant ce qui l'avait fait naître et je me replongeais dans ma quête ininterrompue dans la connaissance de moi-même. Je continuais à lire Maharaj et persévérais à retourner mon attention vers sa source à la recherche de ma véritable identité.
Un samedi après-midi, un évènement se produisit dont aucun mot ne peut vraiment rendre compte. Un instant avant je me croyais un individu ; un instant après... J'avais disparu du monde. En fait, je ne reconnus pas ce qui venait d'arriver. Cela ne correspondait pas à l'idée que je m'étais faite de l’Éveil, ou de la connaissance du Soi. Je m'imaginais avant cet évènement un individu éveillé, transformé ; or c'est l'individu qui avait disparu du monde. Je n'étais tout simplement plus là. Volatilisé, évaporé ! Le monde absolument transfiguré, brillait de mille feux, et se tenait, tout seul, là, sans observateur.

José Leroy

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3 commentaires:

  1. Bonjour Christine,

    On pourrait dire aussi : "l'éveil, c'est la disparition de l'éveil".

    Il faut être vraiment endormi pour inventer un tel concept !

    Bernard

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  2. Et "si" c'était encore un coup de la "Matrice"(notre perception de la 'Réalité', nos croyances érronées,le tissu de nos peurs...mais aussi l' illusion de l'éveil)?
    Pendant une seconde, juste un instant, elle a 'oublié' de garder le contrôle !
    Apparemment elle l'a vite repris...!

    Merci chère Christine pour tous ces textes qui donnent à "réfléchir" sur les miroirs de nos vies!

    Patricia

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  3. ET SI ELLE AVAIT HUT UNE BAISSE DE TENTION ?

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