dimanche 23 février 2014

Le poids des pensées

La pensée a un poids. Penser à une chose, c'est la déformer, car la pensée d'une chose n'est pas la chose. La pensée est une représentation mentale. Confondue avec la réalité, elle prend un poids, non pas dû à sa structure énergétique, mais à l'émotion qui s'y greffe, qui fait miroiter le trésor de ce que je suis dans ce que je ne suis pas.

C'est le mental tout entier qu'il convient d'inclure dans son regard. Car c'est sa totalité, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, qui maintient vivant le mirage du devenir.

Se désencombrer est ainsi se désencombrer des mirages qui occupent mon esprit, l'emplissent tant, que l'esprit lui-même, qui les contient, est ignoré.

Vivre léger, c'est vivre à partir de la conscience sans pensée. Les opinions, points de vue et jugements sont alors distants. Ils ne sont plus confondus avec la réalité. La réalité de mon être est sans pensée. Elle est présente avant que j'y sois présent. Elle est, en réalité, présence. La présence, qui est présente à chaque instant, est sans poids. Elle est transparente, toujours fraîche et innocente. Elle est le regard de l'enfant étonné, de la femme aimante, et du sage accompli. Elle ne peut être trouvée, étant déjà là.

Se désencombrer, c'est ne plus chercher ailleurs ce qui est déjà ici. L'ailleurs est une fiction.

Vivre léger, c'est vivre sans la volonté. La volonté est fixée sur un but. Je suis est le but. Vouloir être s'enracine dans l'être. L'être sait ce qui est approprié et ce qui ne l'est pas. L'être est intelligence.

Se désencombrer, c'est se libérer du vouloir. Cette liberté du vouloir est pouvoir. Elle est le pouvoir du suprême. Le suprême est l'unique vouloir.

Vivre léger, c'est vivre sans peur. La peur est créée par le mental. Dans la conscience sans pensée, la peur est absente, car le mental l'est aussi. Sans pensée, je suis. Et dans ce que je suis, la peur n'est pas.

Se désencombrer, c'est vivre sans celui qui a peur, celui d'où part la peur, et celui en qui elle meurt. La peur n'est qu'un mouvement dans le mental. Le ciel n'est pas affecté par le mouvement des nuages qui se fait en lui. Il en est de même pour la conscience, qui n'est pas affectée par le mouvement mental qui se déroule en elle.

Vivre léger, c'est vivre sans mémoire. Chaque instant n'est plus alors comparé. Il ne se réfère qu'à lui-même. Passé, présent et futur sont contenus à l'instant même, dans cela qui ne peut être saisi.

Se désencombrer, c'est se libérer du passé, qui obsède tant qu'il n'est pas accepté. Sans passé, je suis ce que je suis, immédiate plénitude.

Se désencombrer, au final, est s'établir dans un vécu libre de la croyance d'être encombré. La liberté que nous sommes n'a pas besoin d'effort pour se libérer, car libre est sa nature, tout comme le miroir qui n'est pas alourdi par le reflet de l'éléphant qui est en lui.

Jean Marc Mantel



1 commentaire:

  1. Un peu léger comme argumentaire ...cela peu donner l'illusion que l'on peut atteindre quelque chose
    Personne ne peut se libérer comme personne ne peut se désencombrer ....
    Bref !!! l'illusion de pourvoir faire quoi que ce soit ou même de laisser faire ...est encore une illusion
    Ce que nous croyons être est ( le mental ) fabriqué par la conscience et dissous par elle aussi...

    Pas de libre arbitre non plus, les choses arrivent d'elles mêmes ,quoi que nous croyons faire n'est que pure illusion ....alors que faire diriez vous ...ben rien
    ou peut-être une chose ..... à peine devenir observateur bienveillant ..... à peine

    La conscience s'occupe du reste .... elle organise l'accumulation d'expérience (donc de mémoire)
    puis livre sa guerre de lumière!! c'est tellement simple que personne ne peut le comprendre.
    Il n'a pas été dit "" que ceux qui ont des oreilles entendent" et non pas que ceux qui ont un cerveaux
    comprennent ??
    Cela veux simplement dire que nous pouvons simplement entrer en résonance avec l'information
    Verdad

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